La situation complexe de la garde républicaine
Sous les casques à cimiez rutilants, une fois passé le défilé à cheval du 14-Juillet, l’apparat du décorum républicain dissimule la situation complexe de la garde républicaine. Trois mille gendarmes dont 550 cavaliers répartis dans deux régiments d’infanterie, un de cavalerie, un « commandement des maisons militaires » : cette unité de prestige chargée de la sécurisation des sites parmi les plus politiquement sensibles du pays se trouve désormais « confrontée à des tensions entre des missions historiques et le développement de nouvelles missions, des unités surmobilisées et des unités sous-utilisées ».
La nécessité de réforme
Le rapport rendu public par la Cour des comptes, jeudi 18 juillet, dépeint la « garde » comme une institution dont la réforme apparaît urgente, à commencer par la clarification de son périmètre d’intervention. Les effectifs de la garde républicaine, censée veiller sur six palais nationaux – l’Elysée, l’Assemblée nationale, le Sénat, les hôtels de Matignon, du Quai d’Orsay et de Brienne (siège du ministère de la défense) – aux termes d’un arrêté datant de 1993 et jamais révisé, assurent en réalité la sécurisation de trois sites supplémentaires : le Conseil constitutionnel, l’hôtel de Roquelaure, siège du ministère de la transition écologique, et l’ancien Palais de justice de Paris.
Opacité et disparités dans les rémunérations
Autant d’institutions qui n’hésitent pas à multiplier les missions annexes – affectations au ministère des affaires étrangères au titre de la valise diplomatique, « estafettes » pour le compte du ministère de l’économie et des finances – sans toujours veiller à rémunérer ces prestations ou harmoniser certaines primes, parfois versées en toute opacité. Ainsi les gardes républicains affectés à l’hôtel de Brienne ou au Palais de justice de Paris ne perçoivent-ils aucune rémunération complémentaire quand celle-ci peut atteindre 42 000 euros bruts annuels pour leurs collègues officiant au Sénat. Or, selon la Cour des comptes, « il n’est pas établi que ces primes (…) soient fondées sur des sujétions particulières auxquelles les gardes seraient soumis ».
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