Le combat express
Le combat n’a duré que 46 secondes, mais les prolongations se disputent loin du ring, sur les réseaux sociaux et dans l’arène politique. Jeudi 1er août, dans le Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), la boxeuse italienne Angela Carini a abandonné, au début de son huitième de finale des poids welters (63,5 – 66,6 kg), face à l’Algérienne Imane Khelif. Chose rare en boxe amateur, cette victoire avant la limite a mis le feu à une traînée de poudre.
La controverse
Après quelques échanges, un seul coup sur le nez par la boxeuse en rouge et l’Italienne, en bleu, se retourne immédiatement vers son coin. « Elle m’a fait trop mal, je ne veux pas continuer », devine-t-on sur ses lèvres. « Mais tu te sens au moins de finir le round ? », interroge le directeur technique italien, Emanuele Renzini. Non. La boxeuse transalpine hoche la tête, avant que l’arbitre n’acte son forfait.
La question de l’égalité
Effondrée sur le ring, alors que son adversaire célèbre sa qualification pour les quarts, Angela Carini murmure, en sortant du ring : « Ce n’est pas juste. » Dans chaque match – qui plus est dans un sport de combat –, l’enjeu est de prendre l’avantage sur son adversaire, de le dominer physiquement pour le battre. Mais dans ce combat, la polémique, qui n’avait pas attendu le début de l’affrontement pour s’enflammer, tient en une question : les deux adversaires étaient-elles sur un même pied d’égalité?
Si le Comité international olympique (CIO) a acté que oui, le gouvernement italien et la Fédération internationale de boxe (International Boxing Association, IBA) – en guerre ouverte depuis plusieurs années avec le CIO et qui n’organise pas le tournoi olympique – ne démordent pas de l’inverse.
Ce n’est pas une question de poids : les deux femmes ont respecté les – 66 kg de leur catégorie à la pesée. Imane Khelif dispute le tournoi olympique en dépit de taux élevés de testostérone qui avaient vu l’IBA l’exclure avant sa demi-finale des derniers championnats du monde, à New Delhi, en 2023.
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