Le retour de Carles Puigdemont en Catalogne
Face caméra, dans une courte vidéo publiée sur le réseau social X, Carles Puigdemont semble déterminé. Mercredi 7 juillet, l’homme politique espagnol a annoncé son retour en Catalogne, prévu jeudi, sept ans après s’être exilé pour échapper à des poursuites suite à la tentative de sécession par référendum de la région en 2017. El Parlament de Catalunya ha convocat a tots els diputats al debat d’investidura del pròxim president de la Generalitat. Jo hi he de ser i hi vull ser. Per això he emprès el viatge de retorn des de l’exili. pic.twitter.com/jcO5MA8czX
Les défis à relever pour Carles Puigdemont
L’indépendantiste souhaite assister à une séance du parlement catalan prévue à 10 heures, au cours de laquelle les députés voteront l’investiture d’un nouveau président. Son parti Junts per Catalunya a convoqué une manifestation pour l’accueillir, une heure avant cette échéance à proximité de la Generalitat. « Dans des conditions démocratiques normales, il serait inutile qu’un député comme moi annonce son intention d’assister à la séance, cela n’aurait aucune importance, déclare-t-il en vidéo. Mais nous ne vivons pas dans des conditions démocratiques normales. »
Carles Puigdemont pointe du doigt le mandat d’arrêt dont il est toujours la cible, malgré l’adoption le 30 mai d’une loi d’amnistie en faveur des indépendantistes. Certes, la justice espagnole a classé en juillet les poursuites à son encontre pour terrorisme, un dossier ouvert suite aux manifestations qui avaient secoué la Catalogne en 2019 après l’énoncé des condamnations de plusieurs leaders indépendantistes. Mais M. Puigdemont est toujours visé par un mandat d’arrêt pour « délit de détournement de fonds ».
Les perspectives futures de Carles Puigdemont
Comme l’a statué le 1er juillet le Tribunal suprême espagnol, la récente loi d’amnistie négociée par l’actuel premier ministre espagnol Pedro Sanchez ne s’applique en effet pas à ce délit, dans le dossier constitué à l’encontre de l’ancien président du parlement de Catalogne. « Nous ne pouvons pas rester silencieux face à l’attitude de rébellion dans laquelle se sont livrés certains juges de la Cour suprême », s’insurge sur X Carles Puigdemont.
D’après la presse espagnole, citant des sources policières, le leader indépendantiste pourrait être arrêté avant qu’il n’atteigne le parlement. Vendredi 2 août, dans une lettre ouverte publiée en ligne, l’intéressé se disait prêt à cet éventualité : « S’ils réussissent [à m’arrêter], j’imagine ce qui m’attend et je sais ce que je dois faire. » S’il était arrêté, le vote pourrait être reporté. Le secrétaire général de Junts per Catalunya, Jordi Turull, a en tout cas promis qu’il demanderait sa suspension en cas d’interpellation de Puigdemont.
Une porte-parole de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), membre d’une coalition regroupant aussi les socialistes et qui dispose à ce stade de la majorité pour porter à la présidence Salvador Illa, ancien ministre de la santé de Pedro Sanchez, a aussi reconnu que cela pourrait retarder le scrutin. Si aucun président n’est élu d’ici le 26 août, de nouvelles élections devront être organisées en Catalogne.
Le Monde avec AFP
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