Les implications de la décision au Parlement israélien
Ce fut expédié en deux petites heures au Parlement, la Knesset, par deux votes quasiment unanimes – et à peine remarqué en Israël. Il s’agit pourtant d’un acte d’ampleur, mettant en cause tout à la fois une agence des Nations unies, empêchée désormais d’opérer, ainsi que le sort de l’aide humanitaire dans Gaza et les territoires palestiniens occupés. Au-delà, se joue donc l’avenir des habitants de ces territoires, incluant la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Les lois votées à la Knesset
A une majorité sans appel les députés israéliens ont approuvé, lundi 28 octobre, deux projets de loi dont l’effet est de mettre, techniquement, un terme aux activités de l’UNRWA, l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens. L’éventualité de ce vote, précédé par deux examens en comité au cours des mois écoulés, avait alarmé les Nations unies, comme de nombreux pays – Etats-Unis, France et Royaume-uni en particulier. Mais les élus israéliens ont passé outre les mises en garde internationales.
Les implications pour Jérusalem-Est
La première loi votée lundi soir à la Knesset a pour effet de bannir les activités de l’UNRWA du « territoire souverain » israélien, et donc de Jérusalem-Est, conquise pendant la guerre des Six-Jours, en 1967, avant d’être annexée par un vote de la Knesset en 1980. La partie orientale de Jérusalem est toujours considérée comme occupée par les Nations unies ainsi que par la majeure partie de la communauté internationale. Cette loi, proposée par Boaz Bismuth, député du Likoud (le parti du premier ministre, Benyamin Nétanyahou), aura pour effet de suspendre les activités de l’UNRWA à Jérusalem-Est, notamment dans le domaine de l’éducation, mais aussi de faciliter le processus d’expulsion des locaux occupés par l’agence.
Les réactions et justifications des parties concernées
Boaz Bismuth affirmait, sans plus de détails, lundi, que des réunions avaient eu lieu, en amont, afin que la municipalité de Jérusalem soit en mesure de remplacer l’UNRWA au pied levé. Lundi soir, il concluait : « Les menaces et pressions de la communauté internationale pour bloquer mon projet de loi ont échoué. » Dans un communiqué, il qualifiait l’UNRWA d’« agence humanitaire pour le Hamas ». Sans en apporter de preuves, le gouvernement israélien déclare avoir calculé que 10 % environ des employés de l’agence (qui en compte 30 000 au total, dont 13 000 à Gaza) sont affiliés au Hamas, ou au Jihad islamique.
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